Faites du sport, vous garderez la forme ! , nous martèle-t-on à longueur de journée, Ces slogans, sous forme d’évidences, ne sont précisément pas évidents pour tout le monde. Si vous vivez avec une pathologie chronique, notamment. Dans ce cas, vos choix sont un peu maigres: soit vous vous retrouvez face à des portes closes, les structures n’acceptant pas les personnes malades, soit vous prenez le risque d’accroître vos soucis si ces derniers sont mal pris en compte.
Sport et santé, irrémédiablement liés
C’est là qu’entre en jeu Marie-Pierre Laforge, qui a elle-même fait ce constat. Il y a quelques années, à la suite de problèmes de santé, notamment d’insuffisance cardiaque et respiratoire, elle veut reprendre une activité physique régulière. « J’ai affiché la couleur honnêtement, mais je ne trouvais aucune structure adaptée. » Elle se rend vite compte qu’elle est loin d’être la seule. Et décide donc de créer une association. Passport Santé 62 voit le jour en 2008, dans le Pas-de-Calais.
L’objectif ? Permettre à des personnes ayant des pathologies chroniques, allant de la dépression nerveuse à l’obésité, en passant par des maladies cardiovasculaires ou respiratoires, diabètes, hernies discales… de pouvoir faire du sport. Le tout allié à la ferme conviction que sport et santé sont irrémédiablement liés. Au delà des bienfaits du sport, c’est un bien être émotionnel que l’on récupère ainsi.
Le goût des autres
« Beaucoup retrouvent un lien social. Je pense, par exemple, aux cas des personnes en surcharge pondérale, qui ont du mal à accepter le regard des autres« , explique-t-elle. Dans ses cours, tout le monde a un problème, mais personne n’est forcé d’en parler ! Au menu, cardiotraining, acquagym, gym, marche nordique, musculation, stretching, pour des « élèves » de 13 à 85 ans.
En quoi cette asso diffère-t-elle d’autres associations sportives? Chaque personne s’entretient avec l’un des professionnels pour adapter sa pratique à sa maladie, afin que chacun y aille à son rythme et selon ses possibilités. « Le sport redevient la pratique la plus démocratique, accessible à monsieur tout le monde », résume la bénévole. Et les atouts d’une telle démarche peuvent être très concrets, pour ceux qui sont sous oxygénation ambulatoire par exemple, et qui peuvent nager comme bon leur semble avec des longs tubulaires reliés à leur machine.
Être acteur de sa santé
« On a mis en place un concept particulier, celui de l’individuel dans le groupe, avec un suivi personnalisé. Après une opération du genou, vous ne travaillez pas de la même façon qu’après un triple pontage, l’exercice est adapté à chacun. Pour les plateaux de cardiotraining, les cours sont beaucoup plus individualisés« , affirme Marie-Pierre Delforge. Le tout est supervisé par un médecin et sous la houlette d’étudiants en sport qui se sont spécialisés dans le sport santé.
Le message sous-jacent : il faut être acteur de sa santé. La bénévole y croit dur comme fer, et en est l’exemple vivant, elle qui ne compte pas ses heures. Elle consacre entre 65 et 70 heures par semaine à l’association, et trouve le temps de faire entre une et deux heures de sport par jour. « Je ne suis pas là pour présenter un concept. Je veux montrer que c’est à chacun de devenir acteur de sa santé. Les médecins ne sont pas des grands magiciens, et les médicaments, pas des remèdes miracles« , conclut-elle. Une initiative qui plaît: Marie-Pierre Delforge rencontre de nombreux professionels dans toute la France pour que le concept se développe.
Vous êtes convaincus? En tout cas, l’association est passé de 11 adhérents lors de sa création, à plus de 350 aujourd’hui, sur 14 communes de la région Pas-de-Calais. De quoi vous motiver à être, vous aussi, acteurs de votre santé !