Près d’un Français sur deux est concerné par le surpoids ou l’obésité. C’est ce qu’a révélé la dernière étude réalisée à l’échelle du pays sur le sujet. Elle a été menée par la Ligue contre l’obésité et coordonnée par des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier. Ses résultats ont été rendus publics début 2023.
Plus précisément, ce sont 47,3 % des adultes français qui seraient obèses ou en surpoids. Et parmi eux, 17 % sont en situation d’obésité. Chez l’adulte, il y a surpoids quand l’indice de masse corporelle (IMC) est égal ou supérieur à 25 et obésité quand l’IMC est égal ou supérieur à 30.
Le surpoids stable, l’obésité en augmentation
La comparaison des chiffres de cette étude avec ceux publiés en 1997 montre une prévalence du surpoids autour de 30 % de la population adulte. Par contre, l’obésité s’y affiche en nette augmentation : elle est passée de 8,5 % en 1997 à 17 % en 2020. L’obésité morbide, elle, a été multipliée par près de 7 sur la même période.
Les personnes plus âgées sont davantage en surpoids ou obèses que les plus jeunes (avec 57,3 % des plus de 65 ans touchés, contre 23,2 % des 18-24 ans), mais ces derniers sont de plus en plus atteints. L’obésité a ainsi quadruplé chez les 18-24 ans en 25 ans et été multipliée par trois chez les 25-34 ans.
Différences entre les sexes, entre régions, entre catégories socio-professionnelles
Des différences entre les sexes sont aussi observées. En 2020, les hommes étaient plus souvent en surpoids que les femmes (36,9 % contre 23,9 %), mais c’était l’inverse pour l’obésité. Il y avait ainsi 17,4 % d’obèses chez les femmes contre 16,7 % chez les hommes.
Des disparités régionales se font jour également. La prévalence de l’obésité en 2020 dépassait 20 % dans le Nord et le Nord-Est de la France, et elle est la plus basse (moins de 14,5 %) en Île-de-France et dans les Pays de la Loire.
Les catégories socio-professionnelles ne sont pas toutes touchées de la même façon, même si la tendance à la hausse est visible dans toutes. L’excès de poids est de 51,1 % chez les ouvriers, de 45,3 % chez les employés et de 35 % chez les cadres. Du côté de l’obésité, les chiffres sont proches pour les ouvriers (18 %) et les employés (17,8 %), mais nettement plus faibles chez les cadres (9,9 %).
Une tendance mondiale qui entraîne des comorbidités
La France suit une trajectoire mondiale. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le nombre de cas d’obésité a presque triplé à l’échelle planétaire depuis 1975.
L’obésité est associée à de nombreuses comorbidités et à une mortalité élevée. Elle augmente ainsi le risque de maladies cardiovasculaires (première cause de décès dans le monde), de diabète, de troubles musculo-squelettiques, de nombreuses formes de cancers (de l’endomètre, du sein, des ovaires, de la prostate, du foie, de la vésicule biliaire, du rein et du colon).