46 millions de tonnes de CO2e. Même un peu plus. C’est la quantité de gaz à effet de serre que rejette chaque année le secteur de la santé en France. Soit 8 % de l’ensemble des émissions du pays, d’après une étude du Shift Project. Et ce sont majoritairement les achats de médicaments et des dispositifs médicaux qui pèsent sur le secteur. A eux deux, ils constituent environ la moitié des rejets de gaz à effet de serre de la santé.
En comparaison, la consommation de chauffage ne représente que 10 % des émissions et la consommation d’électricité, que 3 %.
Dans son rapport, le think tank émet un certain nombre de recommandations qui permettraient de réduire ces émissions. Elles concernent l’alimentation (réduire le gaspillage et la consommation de viande dans les établissements de santé), le bâtiment (rénover massivement les hôpitaux), les déplacements des soignants (limiter l’usage de la voiture individuelle), l’usage de gaz médicaux générant moins de gaz à effet de serre, relocaliser la production de certaines molécules de médicaments en Europe…
Des transformations profondes à mettre en œuvre
Cependant, après la mise en place de ces différentes mesures, « l’empreinte du système de santé en 2050 s’évalue encore à plus de 22 MtCO2e, soit une baisse de 50% des émissions par rapport à 2020 », explique le Shift Project. C’est bien, mais pas assez car l’objectif de réduction pour respecter l’Accord de Paris est de 80 %. Pour l’atteindre, il faut des « actions de transformation du système ». Des actions qui passent avant tout par un déploiement de la prévention : « accompagner fortement la baisse des addictions, accentuer le (télé) suivi des malades polypathologiques ou chroniques afin de participer aux détections précoces et faire baisser les hospitalisations inutiles, inciter au changement de l’offre alimentaire et de la mobilité, proposer un modèle incitatif de prescription au plus près du besoin, etc. »