L’été touche sérieusement à sa fin, et les plus chanceux d’entre nous ont pu profiter du soleil. Si l’on commence à bien connaître les effets négatifs de ses rayons, on sait aussi un peu pourquoi et comment ces derniers ont un rôle positif sur notre métabolisme.
Essentiel à la synthèse de la vitamine D
« Les expériences ont montré que celles et ceux qui s’isolent pour une longue période dans le noir (par exemple, dans une grotte non éclairée) ont de sérieux troubles du comportement et de l’humeur. Le soleil et sa lumière ont un rôle indéniable sur notre humeur, notre sommeil et, via les UV (ultraviolet) que nous recevons, sur la synthèse de vitamine D », résume Pierre Cesarini, directeur de l’association Sécurité Solaire. Le rayonnement ultraviolet intervient dans la synthèse de la vitamine D qui permet à l’organisme de fixer le calcium sur les os. Sans cela, la croissance des enfants serait impactée, comme la santé des plus vieux.
Mais attention, « cinq à quinze minutes d’exposition solaire occasionnelle des mains, du visage et des bras deux ou trois fois par semaine au cours des mois d’été suffisent pour conserver des concentrations de vitamine D élevées». Et c’est l’Organisme mondial de la santé qui le dit. N’essayez donc pas de justifier une après-midi lézardage sur la plage par une attention particulière à votre vitamine D. Une précision importante au vu du matraquage effectué par les cabines de bronzage qui vantent les mérites de ce qu’elles appellent bien souvent les « vitamines solaires ». Selon l’Institut national du cancer, l‘INCA, rien ne permet de justifier l’utilisation des UV artificiels comme source de vitamine D, notamment en hiver (voir ici). Pour rappel, l’exposition aux rayonnements ultraviolets (solaires et artificiels) représente le principal facteur de risque environnemental des cancers de la peau, avec près de 80 000 nouveaux cas par an.
Moins de mélatonine : gage de bonne humeur
Un manque éventuel doit être compensé par l’alimentation : « Si tous les homosapiens sapiens que nous sommes n’ont pas la peau noire, c’est que nous nous sommes adaptés à notre environnement solaire (d’autant plus faible en UV qu’on s’éloigne des tropiques). Nous avons même réussi à nous installer et à nous reproduire en Laponie, simplement grâce à une alimentation riche en vitamine D (poisson gras, huile de foie de morue), souligne Pierre Cesarini. Il n’y a plus aucun cas de rachitisme depuis des décennies car on supplémente tous les enfants en vitamine D »
On entend également souvent que le soleil est gage de bonne humeur. Comment un bon bain de soleil pourrait-il nous remonter le moral ? « C’est relativement simple. La partie visible du rayonnement solaire (ou la lumière d’une lampe) que percoivent nos yeux « conduit un signal » via le nerf optique vers notre cerveau (précisement vers deux landes – l’hypophyse et l’hypotalamus) qui, du coup, va réduire la production d’une hormone – la mélatonine, ce qui va avoir pour effet de nous réveiller, dynamiser… Inversement, dans le noir de la nuit (ou d’une grotte ou d’hiver « polaire »), la production de mélatonine augmente ce qui nous endort, nous rend amorphe », explique le directeur de l’association.
Et un sérieux manque de soleil peut conduire à une syndrome de dépression printanière, qui est très rare en France. En revanche, « il est réel et très prononcé au delà de 65° de latitude (Finlande, Norvège, Suède…) ».
Plutôt qu’une dose nécessaire de soleil, c’est donc bien de « lumière » qu’il s’agit. D’où la luminothérapie, ces drôles de lampes blanches qui exposent nos yeux à une lumière artificielle. En cas de haut taux de mélatonine pendant la journée, cela peut donc faire sens. Sinon… gardez bien en tête que si vous êtes plus déprimés l’hiver en doudoune qu’en vacances au soleil, vous n’avez pas tant de soucis que ça à régler…