La palette des médecins s’élargit. Depuis mars 2017, en plus des antibiotiques, anti-inflammatoires et autres comprimés, ils peuvent également prescrire des séances de sport. On vous explique tout sur le sport sur ordonnance.
1/ Le sport, aussi efficace que les médicaments ?
De plus en plus d’études montrent que l’activité physique permet de lutter contre la maladie, en particulier dans le cas d’affections de longue durée. Elle réduirait par exemple de 30 % à 50 % le risque de récidive du cancer du sein ou du côlon.
Plus globalement, ne jamais pratiquer de sport est mauvais pour la santé. L’absence d’exercice est responsable de 3,2 millions de décès dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (données datant de 2008). En Europe, la sédentarité serait la cause de 10 % des décès.
2/ Est-ce que le sport sur ordonnance existe ailleurs ?
Oui, au Royaume-Uni et dans les pays nordique notamment. Et nous ne sommes pas en avance. La British association of sport and exercise medecine a développé cette pratique depuis 1951. Et dans les pays nordiques, le lien étroit entre sport et bonne santé est désormais ancré dans les esprits. 82 % des Suédois prennent par exemple en compte des facteurs de santé dans leur décision de faire du sport, selon un rapport de la Commission européenne de mars 2010.
3/ Tout le monde peut-il se faire prescrire des séances de sport ?
Non. Le sport sur ordonnance s’adresse aux personnes atteintes d’Affection de longue durée (ALD) et de certaines maladies chroniques. Les ALD regroupent trente maladies allant du diabète, au cancer, en passant par les troubles de la personnalité. Cela concerne tout de même plus de 10 millions de personnes en France.
4/ Les séances sont-elles remboursées ?
C’est là le hic. La Sécu ne rembourse pas encore les séances. Mais quelques assurances, comme la MAIF, ou mutuelles, telle que la Mutuelle des sportif, prennent en charge les frais. Tout comme certaines villes. Strasbourg le fait depuis 2012, via le contrat local de santé. D’autres, comme Paris, Biarritz ou encore Blagnac s’y sont mises plus récemment. Ces initiatives se multiplient.
5/ Peut-on pratiquer tous les sports ?
C’est le médecin généraliste qui prescrit de l’activité physique adaptée. Aucune discipline n’est exclue en soi. La pratique sportive doit cependant être accompagnée par un professionnel : un kiné, un ergothérapeute ou un titulaire d’un diplôme dans le domaine de l’activité physique adaptée.