Bien calfeutré dans votre métro, en souterrain, vous pensiez échapper aux gaz d’échappement et à l’air pollué des grandes villes. Détrompez-vous. Le taux de dioxyde d’azote a certes tendance à être moins élevé qu’en surface. Mais la qualité de l’air dans le métro est beaucoup moins bonne en raison d’un niveau bien plus élevé de particules fines (PM10 et PM2,5).
Dans le métro parisien, l’air est 8 à 10 fois plus pollué qu’à l’extérieur, a montré une étude de l’association Respire. Cette pollution est en particulier due au système de freinage des rames, source de production de particules. Des études ont en effet montré que les frictions dues au freinage généraient des particules. Ce phénomène, présent sur tous les véhicules, est amplifié dans le cas du métro car ce dernier circule dans un environnement fermé. En outre, le passage des trains entraîne une remise en suspension des particules déposées sur le sol.
« Les situations sont extrêmement variées d’une station à l’autre, voire d’un quai à l’autre, on voit parfois des écarts qui atteignent un facteur 2 ou 3, précise Olivier Blond, président de l’association Respire. Les stations les plus profondes, et donc les moins aérées, sont les plus polluées. Les stations RER sont également particulièrement concernées, sûrement en raison du freinage des rames, plus lourdes, ce qui génère encore plus de particules. »
Métro parisien : comment améliorer la qualité de l’air ?
Depuis quelques années, des actions ont donc été engagées en Île-de-France pour améliorer la qualité de l’air dans le métro.
- Le renouvellement des rames
D’ici à 2033, tous les vieux métros, mais aussi les RER B, D et E seront remplacés. Les nouveaux trains et métros, équipés de systèmes de freinage électrostatiques émettront beaucoup moins de particules. Par ailleurs, sans attendre le renouvellement de l’ensemble des métros, des tests sont menés pour améliorer les rames actuelles (nouvelles semelles de frein, changement des disques et plaquettes, recours à de nouveaux matériaux…) - L’amélioration de la ventilation
La RATP et Île-de France Mobilités investissent très largement dans la ventilation du métro. D’ici à 2033, les extracteurs des stations seront remplacés pour un meilleur renouvellement de l’air. - Des projets innovants
La région Île-de-France a lancé en 2018 un appel à projets pour expérimenter des solutions de dépollution. Parmi les cinq lauréats, deux ont d’ores et déjà démontré leur efficacité et vont être installées dans les 20 stations les plus polluées.
La première consiste à implanter sur les quais un appareil à filtrage par ionisation positive. Elle permet de capturer entre 20 et 30 % des particules fines à proximité de l’appareillage. Elle est déjà en service aux stations Alexandre Dumas (solution développée par Suez) et Foch (développée par Air Liquide).
La deuxième solution, imaginée par la SNCF et la société Tallano est une technique permettant de capter les particules issues du freinage, qui réduit les particules fines d’environ deux tiers, à la source.