Quels sont les critères auxquels prêter attention avant de choisir une voiture électrique ? Comment faire en sorte que cet achat réponde le mieux possible aux enjeux écologiques ? Quels avantages la voiture électrique présente-t-elle ?
Le secteur des transports est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre en France, avec 31 % des émissions totales, selon les dernières données du ministère de la Transition écologique. Parmi les émissions du secteur, la part des voitures individuelles représente 53 %. Dans un avis publié en 2016, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie écrivait que « les véhicules électriques peuvent contribuer à atténuer la dépendance des transports routiers à l’égard du pétrole importé, contribuer à réduire la facture énergétique du pays, réduire les émissions de gaz à effet de serre, améliorer la qualité de l’air en ville grâce à des émissions nulles à l’échappement et réduire les nuisances sonores ». C’est le moment de s’y mettre !
La plus légère possible, elle sera
Choisir un SUV électrique est une aberration sur le plan écologique. Car plus une voiture est lourde, plus elle consomme de l’énergie. Dès le moment de sa conception, puisqu’il faut plus de matériaux pour la construire. Et tout au long de son cycle de vie, nécessitant une grosse batterie pour la mettre en déplacement. Que l’énergie provienne des énergies fossiles comme le pétrole ou de l’électricité décarbonée issue des renouvelables ou du nucléaire, toute économie est bonne à prendre.
La taille du véhicule est déterminante : « Une Audi e-tron a une empreinte carbone deux fois supérieure à une Volkswagen e-up sur sa durée de vie (150 000 km) », décrit ainsi le cabinet de conseil Carbone 4, spécialisé dans la stratégie bas-carbone et l’adaptation au changement climatique. Alors, avant d’acheter un véhicule électrique, le mieux est de choisir une taille la plus modeste possible pour rester cohérent. Il sera toujours possible d’emprunter ou de louer une remorque ou un utilitaire les rares fois où vous aurez besoin d’un gros chargement.
L’hybride rechargeable, tu oublieras
Passer au tout électrique peut susciter certaines craintes, faisant lorgner sur les véhicules hybrides rechargeables. Pourtant, c’est une fausse bonne idée. D’une part, parce qu’en ayant le choix d’utiliser le moteur thermique, le mode électrique est peu utilisé (sur moins de 40 % des kilomètres parcourus). Ce moteur thermique est d’ailleurs moins performant en général que ceux des véhicules essence ou diesel comparables.
D’autre part, parce que cette double fonctionnalité conduit à avoir deux moteurs, ce qui augmente significativement la masse du véhicule et donc, sa consommation. Les véhicules hybrides rechargeables ne permettent en moyenne une réduction des émissions carbone que de 15 à 20 % par rapport à un véhicule diesel, contre 60 à 70 % pour un véhicule tout électrique. Se tourner vers ce type de véhicule est aussi une « irrationalité de choix », décrit même Carbone 4 : son achat repose sur l’idée apparemment bonne de combiner deux technologies pour couvrir tous les types d’usage, or dans les faits, les besoins réels d’utilisation du moteur thermique sont rares, ce qui conduit à l’achat d’un véhicule cher, plus complexe à entretenir et moins écolo.
Une batterie adaptée à tes besoins, tu choisiras
Les batteries utilisent des matériaux sur lesquels il y a une pression au niveau de la demande et leur fabrication conduit à des pollutions. Il est donc judicieux d’éviter d’avoir les yeux plus gros que le ventre concernant l’autonomie nécessaire pour sa voiture. « 95 % des déplacements en voiture ne dépassent jamais 300 km pour l’écrasante majorité des Français », rapporte Carbone 4. Une petite batterie permettra une autonomie autour de 130 kilomètres couvrant ainsi les usages quotidiens. Il existe aussi plus de 60 000 points de charge publics en France. Mieux vaut se questionner sur ses usages avant de prendre une autonomie trop importante.
En véhicule principal, tu l’utiliseras
Bien sûr, la voiture électrique n’est pas totalement exempte d’émissions carbone. Ainsi, « produire une voiture électrique émet plus de gaz à effet de serre (CO2) que son équivalent thermique », admet Carbone 4. Cependant, c’est sur la durée de vie qu’il convient d’évaluer ses performances écologiques. D’après les évaluations du cabinet de conseil, tant qu’un véhicule électrique roule au moins 30 000 à 40 000 kilomètres (soit deux à trois ans d’utilisation moyenne), la voiture électrique obtient un meilleur bilan que son équivalent thermique. Et la voiture électrique peut monter sans problème jusqu’à plus de 200 000 km avec la même batterie. En conclusion, si la voiture ne reste pas dans le garage et qu’elle vous sert vraiment, l’électrique est donc tout indiqué pour avoir un meilleur bilan carbone.