Les zones à faibles émissions (ZFE) déplaisent : des automobilistes râlent, des élus locaux tempêtent… Pourtant, la pollution de l’air est un fléau invisible. Elle tue massivement et notamment les habitants des quartiers populaires qui habitent près des axes routiers. Alors, les ZFE, pour ou contre ?
Déjà, quelques rappels. Il s’agit de zones limitant les véhicules et motos les plus polluants dans les centres urbains.
Concrètement ? Depuis le 1er septembre, les véhicules polluants diesel Crit’Air 4 ne peuvent plus circuler et stationner dans la zone à faibles émissions de Marseille (Bouches-du-Rhône) par exemple.
Réduire la pollution de l’air : un impératif
Selon Santé publique France, 40 000 décès sont attribuables chaque année aux particules fines (PM2,5). Elles ne sont pas les seules dangereuses. Lors du premier confinement, 1 200 décès ont été évités en lien avec une diminution de l’exposition au dioxyde d’azote (NO2), liée principalement au trafic routier.
Les ZFE, des zones excluantes pour les plus pauvres ?
Selon l’Insee (enquête Mobilité des personnes), 38 % des ménages les plus pauvres possédaient un véhicule classé Crit’Air 4 ou 5, contre 10 % parmi les plus riches. De quoi pousser certains à qualifier les ZFE de “zone de grande exclusion”. Les associations Respire, Clean Cities et la Fabrique des mobilités ont présenté dans un livre blanc, l’été dernier, leurs propositions pour des zones à faibles émissions « saines et justes ». Elles souhaitent notamment que l’État développe des alternatives à la route : transports alternatifs, vélos, intermodalité…
Et d’ailleurs, le fait de disposer de solutions alternatives satisfaisantes à l’usage du véhicule individuel influence de manière certaine le fait d’approuver ou non la mesure. 67% de ceux qui disposent de plusieurs types d’alternatives (bus, tram, train…) l’approuvent contre… contre 6% en l’absence de toute solution, selon une consultation du Sénat.
Les SUV… épargnés !
Il y a une incompréhension des citoyens qui voient des SUV polluants classés en Crit’Air 1 car ils sont plus récents, alors que leurs véhicules bien plus légers sont classés en catégorie 2 ou 3″, raconte Tony Renucci, directeur général de l’association Respire, à France 3. En effet, les ZFE prennent en compte les particules fines mais pas les gaz à effet de serre… que les SUV, extrêmement lourds, émettent en masse, ce qui dérègle le climat. “C’est dans un souci de justice sociale que nous proposons la mise en place d’un système de bonus-malus. Les véhicules thermiques lourds de plus de 1400 kg seraient rétrogradés en Crit’Air 2 ou 3. Et les véhicules plus légers de Crit’Air 3 auraient une bonification en Crit’Air 2″, détaille le président de Respire.
Et vous, que pensez-vous des ZFE?
Favorable à 200 % !!!!