Date de publication : 01/06/2020
Prix : 12 €
Editeur : Wildproject
Le cri d’alerte de Rachel Carson a eu lieu dès 1962, pour répondre au silence qui s’installait au printemps. Cette biologiste américaine a jeté un pavé dans la mare, « Printemps silencieux », alertant sur les méfaits des insecticides. Son titre fait écho à l’hécatombe des insectes et par ricochet des oiseaux, qui auparavant chantaient à tue-tête au moment où la nature reprenait vie. Près de soixante ans après sa sortie, les éditions françaises Wildproject ont décidé de lui consacrer une réédition.
Dans un style parfois proche des descriptions de fiction, Rachel Carson raconte le mouvement suicidaire de l’humanité. « Il est ironique de penser que l’homme détermine peut-être son avenir en se livrant à une occupation aussi banale que le choix d’un insecticide », écrit-elle. « Cette démarche de pulvérisation semble nous entraîner dans une spirale sans fin », ajoute-elle encore.
Le rôle de l’agriculture intensive
Combattre les insectes est d’ailleurs une nouvelle obsession. Peu avant l’écriture de son ouvrage, l’agriculture s’en passait fort bien. C’est l’apparition de l’agriculture intensive, avec ses superficies de monoculture, qui ont créé les conditions favorables à la multiplication de certaines espèces.
Rachel Carson décrit comment le DDT, abondamment utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale pour lutter contre le typhus et le paludisme, s’est répandu dans la société. Il s’avère être la cause de l’apparition de coquilles d’œufs plus fines chez les oiseaux, ce qui occasionne une hausse de leur mortalité ainsi que des problèmes de reproduction.
« Printemps silencieux » est un livre emblématique du mouvement écologiste. Dès sa sortie, il est devenu un best-seller. Puis il a contribué à l’interdiction du pesticide DDT aux États-Unis en 1972. Non sans difficulté pour son autrice, souvent disqualifiée sur ses compétences et en raison de son genre.
Son message pourtant limpide n’a eu de cesse d’être répété depuis : le contrôle de la nature par la technologie n’apporte rien de bon et est contre-intuitif pour l’humain.