Bonne à skier ou à faire des bonshommes de neiges, ça, vous le saviez déjà. Ce que vous allez découvrir au sujet de la neige, c’est qu’elle peut également vous transformer en urbaniste avisé. A vos bonnets et appareils photos ! Demain, c’est peut-être vous qui allez refaire les routes de votre ville.
La neige modifie le paysage urbain. Au-delà d’être jolie quand elle recouvre les routes, elle oblige les voitures à ralentir. Celles-ci roulent donc plus lentement, et sur une bande centrale plus étroite que la route normale. Elles voitures ont aussi tendance à prendre des virages plus serrés. Des citadins se sont alors rendu compte que leurs trottoirs s’en trouvaient élargis : bien plus pratiques pour circuler, bien plus confortables et surtout plus sûrs. Cette métamorphose temporaire a inspiré les Américains qui l’ont baptisée « sneckdown », contraction de « snowy », enneigé, et « neckdown », avancée de trottoirs.
C’est Streetfilm, une association à but non lucratif basée à New-York qui a popularisé ces « leçons de ville » que nous donne la neige. Dans la vidéo (disponible ici, en anglais), Clarence Eckerson Jr. explique comment la neige se dépose comme un calque sur la ville et enregistre les mouvements des voitures et des usagers. Non seulement c’est économique, puisque ça ne coûte rien d’autre que des clics sur un appareil photo, mais en plus c’est rudement malin : pas besoin d’utiliser des logiciels compliqués pour calculer des trajectoires, la nature s’en charge, seule.
Le sneckdown fait chauffer la twittosphère
Le sneckdown met en lumière des espaces inutilisés sur les routes, apaise la circulation en réduisant la vitesse des voitures et permet aux ingénieurs d’envisager des transformations utiles et claires de la chaussée. Aux Etats-Unis, les internautes se sont emparés du hashtag « sneckdown » en multipliant les photos.
« Ces voitures n’ont pas besoin d’autant d’espace #snecdown sur St SE et Penn Ave »
« Pour ceux qui se demandent ce qu’est un #sneckdown ? Voici un petit visuel maison pour l’expliquer depuis @translat »
Pour Gary Toth, urbaniste New-Yorkais, cette pratique est pile dans la tendance : « légère, rapide et moins chère », elle correspond au désir des gens qui souhaitent voir les choses s’améliorer sans attendre des siècles et surtout sans avoir à se fier à des modèles générés par ordinateurs, « souvent mauvais ».
Et dans les villes où il ne neige jamais, la farine alimentaire fait tout aussi bien le travail !