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Entretien

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Résilience Montagne, créée par Valérie Paumier, vigie du changement climatique en montagne

"Tant qu'on ne dira pas la vérité aux touristes, aux skieurs ou aux locaux, on ne pourra pas faire changer les mentalités."

Au Lac blanc, en face de la mer de glace, à Chamonix – à gauche les grands-parents de Valérie Paumier en juillet 1936, à droite Valérie Paumier en juillet 2017 © DR

Paru le 17 janvier 2023, modifié le 2 avril 2023

Ecrit par Mathilde de Mon Quotidien Autrement

Résilience Montagne est une association à la croisée d’une ONG et d’un cercle de réflexion, créée en 2016 par Valérie Paumier, 53 ans, ancienne spécialiste des investissements immobiliers en montagne qui a retourné sa veste. Son objectif vise à faire prendre conscience des impacts du changement climatique en montagne et à y faire advenir une transition nécessaire, à rebours du « tout ski ».

À quel moment avez-vous commencé à prendre conscience des menaces pesant sur la montagne ?

Au moment où j’ai pris conscience des menaces globales pour la Terre. C’est assez récent. La première fois que j’en ai entendu parler, c’était en lien avec le trou dans la couche d’ozone. J’étais à Hong Kong, je travaillais alors pour le ministère des Affaires étrangères. Puis en 2016, je suis rentrée en France et j’ai assisté à une conférence de Jean-Marc Jancovici à l’École des Mines. Tout ce que j’avais entendu au cours des années précédentes m’est revenu. Depuis, je n’ai de cesse de m’intéresser à cette problématique et d’en parler pour les territoires de montagne spécifiquement. La montagne est une sentinelle de la nature, au même titre que l’océan. Je connais bien le milieu aussi. Je suis née à Annecy et j’y suis revenue. J’ai aussi travaillé en finances pour des investissement massifs en immobilier dans les territoires de montagne. Je connais donc très bien l’écosystème et l’économie du ski. J’étais de l’autre côté du miroir. Je m’en veux, c’est sûr, mais je me dis qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. On dit souvent qu’il n’y a pas de meilleur responsable de la sécurité informatique qu’un ancien hacker.

Quel est le rôle de Résilience Montagne ?

C’est une association à travers laquelle j’échange avec énormément de monde. Avec des élus par exemple, en essayant de leur dire la vérité sur leurs choix stratégiques, en leur expliquant qu’ils n’agissent pas toujours avec leur libre arbitre et qu’ils sont souvent influencés par les lobbys très puissants du ski. Via l’association, je cherche aussi à vulgariser les informations autour du changement climatique en montagne, afin de faire en sorte que tout bouge. Tant qu’on ne dira pas la vérité aux touristes, aux skieurs ou aux locaux, on ne pourra pas faire changer les mentalités.

Comment vos interlocuteurs reçoivent-ils cette vérité ?

Il y a certains villages où l’entre-soi permet à certains de se dire que tout est sous contrôle. Je rencontre encore des climatosceptiques qui me disent que le recul de la neige, c’est cyclique. Il y a aussi des gens infects ; j’ai par exemple été menacée de mort par un élu, en face à face dans un resto de La Clusaz.

La plupart du temps, les gens savent et certains veulent changer. Mais il y a beaucoup d’omerta dans les villages, avec des habitants qui n’osent pas s’exprimer. Je rencontre des élus inquiets de changer, car on leur a promis des subventions. La gouvernance du ski fait en sorte que rien ne bouge. Il n’y a pas d’économie de remplacement au ski – c’est 9 milliards par an en France ! – donc c’est compliqué pour les maires d’entendre que rien ne ramènera autant d’argent.

Quelles solutions arrivez-vous à apporter ?

Déjà, je leur apporte la vérité. C’est illusoire de faire croire que tout est sous contrôle. Il y a un grand besoin d’anticipation. Quand on parle du changement climatique en montagne, on est obligé de parler de la ressource en eau et du fait qu’on va être obligé de hiérarchiser ses usages. Ce n’est pas normal que certains villages des Alpes aient dû être ravitaillés par des camions en eau potable cet été et qu’en même temps, en hiver, on se sert de la ressource en eau pour faire de la neige artificielle. Il va falloir sanctuariser les glaciers. Je plaide pour qu’un traité alpin soit établi sur toute l’Europe. Je parle aussi de faire vivre les villages à l’année, plutôt que de vivre du ski sur une seule saison. Jusqu’ici, il n’y a qu’une seule station, Métabief dans le Doubs, qui a annoncé qu’elle n’investirait plus dans de nouvelles infrastructures de ski et qui envisage la fin du tourisme lié au ski.

Qu’est-il possible de faire à l’échelle individuelle pour préserver la montagne ?

Je dirais que si on vient pour skier, alors il faut skier en conscience. Quand on voit une langue de neige au milieu de l’herbe comme on peut le voir aujourd’hui, il vaut peut-être mieux se passer de faire du ski… Il faut se tenir au courant de ce qui se passe d’autre dans la station, car il y a plein de choses à faire à la montagne. Avant tout, on se déplace dans des villages de montagne, il faut essayer d’apprécier l’environnement au sens large. Il faut se rééduquer pour apprécier d’autres activités.

Avis sur : Résilience Montagne, créée par Valérie Paumier, vigie du changement climatique en montagne

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Les commentaires :

les raccourcis faits par Valérie Paumier sont bien trop rapides et simplistes. C’est vraiment dommage car elle dessert la cause de la nécessaire adaptation en rejetant tout en bloc, en ne prenant pas le temps de discuter, en chercher à faire systématiquement du buzz.

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