Florent Yvert est écologue. Il nous explique en quoi consiste son métier, apparu assez récemment, et comment s’y former.
Qu’est-ce qu’un écologue ?
Le terme écologue est assez récent. Globalement, on peut dire qu’il consiste en la mise en application des principes de l’écologie scientifique, principalement ceux qui concernent la biodiversité. Un écologue analyse, mesure et prévoit l’impact des activités humaines sur l’environnement et la biodiversité. C’est un spécialiste des écosystèmes. Il peut être chargé de réaliser des études d’impact, des recensements de la faune et de la flore, etc.
Le terme écologue recouvre en réalité plusieurs métiers. On peut être chercheur en écologie théorique. On peut exercer un travail strictement naturaliste, c’est-à-dire s’occuper du recensement de la faune et de la flore. On peut appréhender l’écologie sous un angle plus stratégique au sein d’un bureau d’étude. Ou encore travailler sur les aspects réglementaires.
La principale mission des écologues aujourd’hui est encore d’évaluer la présence d’espèces protégées.
Vous expliquez que ce métier est récent. Quand est-il apparu ?
L’émergence de la pensée écologique contemporaine date des années 1970. Elle s’est concrétisée à travers la loi sur la protection de la nature de 1976. Les bureaux d’études les plus anciens remontent quant à eux aux années 1980. La reconnaissance du métier d’écologue est plus récente. Elle date de la fin des années 1990. Il a ensuite pris de l’importance au fur et à mesure de la prise de conscience écologique et du vote de nouvelles réglementations (lois Grenelle en 2010, loi pour la reconquête de la biodiversité en 2016). La mise en œuvre de cette réglementation s’est également affermie ces dix dernières années.
Comment devient-on écologue ?
On peut suivre différents parcours pour devenir écologue. J’ai pour ma part une formation universitaire en biologie et en écologie. Certaines formations en géographie peuvent également conduire à la profession d’écologue. On trouve aussi tout un panel de formations post-bac, plus courtes et plus techniques, spécialisées dans la gestion des espaces naturels (licences professionnelles, DUT, etc.).
De manière générale, aujourd’hui, toutes les grandes universités proposent des formations en écologie. Le « gap » qu’il reste à franchir selon moi est d’intégrer cette démarche écologique aux formations en urbanisme.
Le terme écologue recouvre donc différents types métiers. Quel écologue êtes-vous ?
Je suis spécialisé en écologie urbaine. J’étudie la faune et la flore dans le cadre des études d’impact, en travaillant avec les équipes de conception urbaine. La demande est très forte. Je les accompagne dans leurs prises de décisions à l’échelle d’un îlot, d’un quartier, d’une ZAC… Je participe à la conception de la stratégie ERC (éviter/réduire/compenser) : éviter la destruction d’espèces naturelles ; réduire l’impact des aménagements urbains afin d’assurer la continuité des lieux de vie des espèces ; fabriquer de nouveaux espèces naturels pour compenser ceux qui ont été détruits.
Pouvez-vous nous donner un exemple de projet sur lequel vous avez été amené à travailler ?
J’ai par exemple travaillé pendant quatre ans sur le plateau de Saclay, à l’aménagement du quartier Satory Ouest. Notre objectif était notamment de déterminer comment restituer les zones humides, tout en gardant une grande cohérence territoriale.